En attendant les festivités du week-end, nous n'avons rien de mieux à faire que de rôder dans la rue commerçante de Tenterfield, où nous reprenons le travail de Google maps pour satisfaire les amoureux de façades...
Vous voilà dans l'ambiance tranquille d'une ville classique des tablelands, coincée entre la côte moderne et dynamique et l'outback (qui n'a nul besoin de qualificatif).
Nous arrivons au Showground, notre lieu de campement et de travail sous une averse torrentielle. Pour preuve, le fossé qui borde notre plate-forme de parking s'est transformé en ruisseau en une nuit.
Une semaine plus tard, ce sera une rivière... et dans certaines villes du Queensland naîtront de véritables fleuves...
Craignant de rester embourbés ou en position inconfortable pour manœuvrer, nous déplaçons notre van en pleine nuit sur la chaussée de telle sorte qu'au moins 2 des pneus reposent sur le goudron. Au petit matin, nous constatons que notre place, entre la flaque et le fossé, était réellement menacée.
Pour l’événement du week-end, quelques nouveautés non négligeables viennent pimenter notre travail. D'abord, nous avons un nouveau collègue, Simeon (16 ans), qui n'a pas échappé au renommage d'Aaron : he will be the SHAG. Ce fils de hippies vivant en communauté et éduqué à la légère est devenu un expert en école buissonnière (« School is not for me ... »). Il fume, boit régulièrement comme un trou, se drogue et n'est pas capable de garder de l'argent sur lui plus de 10 minutes (le temps d'aller le dépenser en alcool, en drogue ou en tabac). Outre ses vices, c'est un teenager adorable, plein de bonne volonté et d'énergie qu'il est nécessaire de canaliser pour attendre un objectif quelconque, car le Shag est un dissipateur d'énergie : il entreprend séquentiellement et partiellement les tâches qu'on lui ordonne sans se soucier de leur aboutissement, ce qui peut engendrer des situations cocasses, voire gênantes. Dans le top 3, nous avons :
- Je sers un client, mais « oh, trop cool ! » je vois un pote passer au loin là-bas et lui crie « Hey, Jessie » en sortant précipitamment du camion pour lui sauter sur le dos, tandis que mon client ahuri attend toujours son bucket de frites.
- Il y a une queue de clients de 3 mètres, mais je préfère rigoler bêtement en mangeant des frites assis sur le frigo, parce que je viens juste de finir de parler à un pote au comptoir ou à ce vieux croûton de Jim qui adore me raconter sa vie des années 50 et que j'aime rigoler bêtement en mangeant des frites assis sur le frigo.
- Je lave la vaisselle, mais tiens j'ai soif, si j'allais boire un coup ! Quand je reviens avec ma canette le van est inondé parce que « lol, too bad, I forgot to turn the tap off, anyway ! ».
Autre nouveauté, nous avons un nouveau camion frigorifique avec un compartiment freezer assez funky : une épaisse plaque de verglas fait office de 3ème marche pour accéder à la chambre froide et les étagères en aluminium sont si froides qu'elles scotchent l'épiderme au moindre contact, sans parler de la porte aux gonds congelés qui nécessite l'utilisation des deux bras et de tout le poids de son corps pour une esquisse d’entrebâillement.
Également nouveau dans la famille, l'« Icecream Van » !
Et en avant les pancakes, les cônes de glace et les milkshakes ! Amélie est comblée...
Dernière bonne surprise : le foodvan !
Après chaque voyage, nous avons le plaisir de faire l'état des lieux du véhicule pour constater les dégâts. Cette fois-ci, comme pour célébrer notre retour après plus de deux mois d'absence, c'est grand spectacle !
Le support de la plaque chauffante s'est écroulé sur lui-même, la plaque chauffante est encastrée dans le mur en inox, et les tuyaux de gaz alimentant cette dernière reproduisent le circuit des montagnes russes. Nous passerons une matinée à tout remettre sur pieds, percer et riveter. La finition de l'ouvrage à la masse marquera la naissance d'un nouveau parangon de robustesse et d'inesthétisme.
Autre attraction, le panneau lumineux de 4 mètres indiquant les prix, habituellement fixé au plafond, qui s'est décroché et ne tient plus qu'à une vis...
Montons gaiement sur le toit du camion pour bloquer les écrous dans lesquels Aaron vice à grands coups de perceuse tel un forcené !
En parlant de toit, c'est dans la nuit et sous la pluie qu'il me faudra y déployer les enseignes, les drapeaux, les projecteurs et les ventilateurs. Vive les semelles antidérapantes !
De son côté, Amélie se mouillera pour brancher l'alimentation électrique et hydraulique du foodvan, sans s'électrocuter... ni se noyer.
Enfin, nous nettoierons un paysage de graisse carbonisée, grattant les noires croûtes, essuyant les coulées de tous les casse-croûtes en ce lieu écoulés.
Tout cela pour être ready le jour J !
Après les ennuyeux jeux hippiques de l'après-midi (sauts d'obstacles, défilés, etc.), les organisateurs ont décidé de ruiner la pelouse du showground avec un fabuleux spectacle de tacos sur gazon : prenez 20 carcasses de voitures en ruine avec des moteurs prêts à lâcher à tout moment, mettez les sur une pelouse détrempée et proclamez vainqueur celui dont la voiture sera la dernière à avancer dans la bouillasse.
Résultat : carambolages minables, vrombissements infernaux de moteurs en sur-régime qui finissent par exploser dans un nuage de fumée noire, et incessants patinages de pneus dans des tranchées de boue où les pilotes trop impulsifs ont creusé leur propre tombe.
A la fin, c'est le ramassage... une armée de tracto-pelles vient nettoyer le terrain de jeu en poussant les épaves hors du ring.
Un feu d'artifice vient conclure l'ultime soirée d'un week-end bien rempli !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire